Évelyne et le chateau de Chenonceau

 

Au chômage depuis quelque temps, j’ai trouvé un job de commercial, et me suis lancé. En fait, un "génie" du commerce avait décidé de passer des publicités dans des sortes de manches à air de bateau, en plastique, qui abritaient un magnétoscope et un écran. Nous étions en 1987. En guise de patron, je me suis aperçu, au bout de quelques rencontres avec lui, qu’il n’avait rien de génial, rien comme support d’aide à la vente, et qu’en fait, il était surtout intéressé par baiser sa secrétaire, qui était tourangelle.

Je n’ai, bien entendu, jamais rien vendu, malgré mes efforts et mes démarches. Je me promenais, en voiture, dans les rues de Tours, quand, au niveau de la gare, arrêté à un feu, mon regard s'est porté sur une jolie femme. Elle avait entre quarante et cinquante ans, blonde aux cheveux longs. Vêtue d’un tailleur vert clair, elle était seule, à une table, en terrasse.

Je me suis dit, qu'après tout, je pourrais m'arrêter pour boire un coup. Je me gare pas loin et je viens m’installer à la table, juste à côté d'elle. Là, je commande mon sempiternel "Perrier-tranche", vu que je n'aime pas trop la bière. Alors que la dame semble s'ennuyer beaucoup, je m'adresse à elle :

- Existe-t-il encore des gens assez grossiers pour faire attendre une femme aussi charmante, que vous ?

Là, elle me répond qu’elle attend sa mère, avec un accent chantant.

- Ha ! Vous n’êtes pas de Tours, visiblement.

- Et non, je suis de Toulouse, et je ne connais pas trop la ville.

Je lui parle alors de notre belle ville de Tours, ses charmes, son histoire, tant et si bien, qu’à la fin, je lui propose :

- Je peux vous ramener, et vous faire visiter deux trois coins caractéristiques de la ville, au passage, si vous voulez ?

- Oh ! Ça serait bien gentil de votre part, parce que je ne sais pas combien de temps va mettre, ma mère, pour venir. Je sais même pas, si elle est partie de la maison.

À l’époque, pas de téléphone portable, donc, quand les rendez-vous étaient mal prévus, il était délicat de se retrouver.

Je règle les consommations et nous partons en direction de ma voiture. Jouant les gentlemen, j’ouvre la portière côté passager et lui tient le temps qu’elle s’installe. Très bonne idée, je peux ainsi m’apercevoir qu’elle porte des bas et un porte-jarretelles.

Nous parlons de choses et d'autres, je lui montre quelques coins sympas comme le vieux Tours, la cathédrale, bref, quelques coins réputés. Cela me permet aussi de discuter avec la belle, d’en apprendre plus sur elle. Elle n’a pas d’enfant, elle est divorcée et ça se passe mal. Qu’elle devrait toucher une pension, mais que son ex-mari fait tout pour ne pas lui donner. Bref, une vie compliquée. Nous nous présentons l’un à l’autre, j’oublie seulement de dire que je suis marié.

La jolie femme est souriante, détendue et passe visiblement un bon moment en ma compagnie, ce qui me flatte. Mais en toute chose, un fin, et elle me demande :

- Vous connaissez la rue Maurice Bedel ?

- Pas vraiment, mais si vous me dites que c'est au Sanitas pas loin du Pym’s, nous allons trouver facilement.

Et finalement, avec un peu d’aide de la chance, nous tombons sur la fameuse rue, et elle me guide jusqu’en bas de l’immeuble où vit sa mère.

- Vous allez bien monter prendre un verre ?

- Demandé si gentiment, j’accepte !

Je vois un large sourire sur le visage de ma voisine.

Je gare la voiture au pied du bâtiment, et nous entrons. Nous prenons l’ascenseur pour le neuvième étage.

Dès que l’appareil s’ébroue, elle me fixe d’un drôle de regard. J’ai l’impression qu’elle cherche quelque chose, aussi je me lance, au pire, je prendrais une claque et redescendrais aussi vite que je monte.

Je me penche vers elle, et l’embrasse en la tenant par un bras.

Le baiser est langoureux et se poursuit alors que la machine vient de s’arrêter et que la porte s’est déverrouillée.

- Il faut y aller…

Et la belle pousse la lourde porte et sort. Je la suis. Nous arrivons devant la porte de l’appartement maternelle, et là, elle se retourne et m’embrasse à nouveau, et encore plus furieusement. La lumière s’éteint, et je profite du noir pour venir m’emparer d’un sein et le presser doucement. Je bande comme un taureau.

Évelyne passe sa main sur ma braguette, et, à travers mon jean, presse ma queue.

La lumière s’allume, quelqu'un monte les escaliers.

La belle sort les clefs de son sac et ouvre la porte.

Nous sommes accueillis par une vieille femme, dans les soixante-dix ans, pas souriante.

- Michel a eu la gentillesse de me ramener, comme je ne connais pas bien Tours.

- Merci Monsieur, dit simplement la mère.

Évelyne m’installe au salon et va chercher un verre d’eau, car je ne bois toujours pas de bière, et qu’elle n’a pas autre chose dans le frigo.

Nous échangeons encore quelques banalités, mais je lui propose tout de même, de lui faire visiter, un des plus beaux châteaux de la région, le château de Chenonceau. Magnifique bâtisse, et d’une histoire si romantique. Finalement, nous nous donnons rendez-vous le lendemain, vers dix-heures trente. Ensuite, je prends congé, et la belle me raccompagne sur le palier, où, une fois la porte refermée, elle m’embrasse à nouveau en me caressant le sexe.

Qu’est-ce qu’elle m’excite, cette femme mûre aux gros seins et au visage angélique.



Le soir, mon épouse me trouve très en forme, elle ne sait pas que, quand je la prends, j’imagine Évelyne...



Le lendemain matin, je tourne dans Tours, mais je n'ai pas du tout la tête à faire du commerce.

Je suis à dix heures trente pétante, au pied de l’immeuble, je sonne à l’interphone, la blonde me répond qu’elle arrive. Visiblement, elle est prête, depuis quelque temps et m’attendait avec une certaine impatience.

À peine montée dans la voiture, elle m’embrasse à nouveau, avec toute la fougue, d’une femme d’expérience, qui va pouvoir se régaler copieusement.

Aujourd’hui, un tailleur, mais je suis déçu, c'est un pantalon qu’elle porte. Bon, tant pis pour mes rêves de la nuit précédente.



Je démarre. Nous discutons à bâtons rompus, et j’apprends que la belle adore la nature.

- Voudrais-tu voir les bords du cher sauvage ?

- Oh oui ! j’adore être au bord de l’eau.

Du côté de Larçay, je prends un petit chemin qui m’emmène directement sur les bords de la rivière. Là, j’arrête la voiture.

Nous faisons quelques pas, sans oublier de nous embrasser le plus possible, puis je propose d’aller déjeuner.

- Moi, tu sais, j’ai pris un petit déjeuner bien tard, je n’ai pas du tout faim.

- C'est pas grave, veux-tu que nous profitions de cette belle journée, ici un moment ?

- Ho oui !

Je m’empare d’un plaid dans la voiture, celui sur lequel je baise parfois ma chère et tendre d’ailleurs, et l’installe sur l’herbe.

Il ne faut que quelques minutes pour que je déshabille ma copine, et que je défasse mon pantalon. Après un baiser plus long que les autres, que mes mains aient exploré un peu, tout son corps souple, je l’entends me demander :

- Lèche-moi, je t’en prie.

Est-ce à cause de mon patronyme que l’on me prie, je ne saurai vraiment jamais ! Mais même sans prière, je me régale de cet abricot fendu, juteux à souhait, ni trop, ni trop peu. Je passe ma langue sur toute cette vulve très légèrement salée, m’attarde parfois sur le clitoris, parfois fais une incursion dans le vagin.

La jolie blonde ondule du bassin, le soulève, puis le repose au sol, me prend la tête dans les mains, quand elle a envie que j’appuie ma caresse bucco-génitale. Visiblement, elle apprécie drôlement.

Je me délecte de ce fruit mûr, j’en profite de temps à autre, pour promener mes mains jusqu’à ses seins, volumineux, doux et fermes. D’autre fois, je place ma main chaude sur le bas de son ventre et irradie ma chaleur animale, au plus profond d’elle-même.

- Ho oui ! Que c'est bon !

Je continue à m’appliquer, j’emprisonne le clitoris entre mes lèvres et aspire, de plus en plus fort, en fouillant ce chaud vagin de deux doigts habiles.

La belle se contracte, son corps se tend, s’arrondit, on dirait un pont. Elle râle doucement, puis de plus en plus fort. C'est à ce moment que, dans un souffle, elle lâche :

- Tu es mon petit gouin !

Sur le coup, trop à mon chef-d’œuvre d’orgasme, que je délivre à la belle, je n’en tiens pas compte.

Ces agapes dures un long moment, sans avoir chronométré, je pense que cela doit faire plus d’une heure que je me régale de cette soupe de poils. Encore que, son colibri soit lisse, joliment dessiné, mais sans poils.

J’en profite encore pour lui faire une feuille de rose, et quand l’anus est bien salivé, je revins à cette douce chatte, et fait entrer deux doigts, doucement, dans ses entrailles.

- Ho ! Petit cochon ! Tu es un vrai gouin...

Je fouille avec ferveur, toujours en lien avec mon patronyme, cette chatte qui suinte de plus en plus, et bientôt, dans une série de petits cris, la belle se laisse aller à l’orgasme.

S’écoule de longues minutes, durant lesquelles je repose ma langue qui commençait à me faire souffrir. Et, durant lesquelles également, la jolie blonde tente de reprendre son souffle. Puis, et alors que je m’assoupis, la tête contre sa cuisse, elle me susurre :

- Tu m’as ensuqué !

Et voilà encore un terme que je ne connaissais pas. Pour celui-là, le sens général ne semble pas m’échapper, mais je reste curieux de la définition de "gouin" !

- Tu m’as dit que j’étais un vrai gouin, c'est quoi un gouin ?

- En fait, ce sont les hommes qui savent donner du plaisir aux femmes comme les gouines. Tu te seras sûrement aperçu que, loin d’être une gourmande de vit, j’adore les caresses que les femmes peuvent aussi prodiguer.

- Oui…

- C'est un mot que nous avons inventé, avec quelques copines.

- Je me disais aussi que je n’en avais jamais entendu parler.

- Donc, voilà, je suis plus lesbienne qu’autre chose, mais toi tu m’as plu, et j’avais vraiment envie de toi, mais pas de ton sexe dans ma chatte.

- C'est gentil !

- Non, c'est hormonal !

Et nous nous marrons tous deux.

- J’ai la bouche toute sèche, j’ai une de ces soifs, tu n’as pas une bouteille d’eau, me demande Évelyne, avec une voix un peu étrange.

- Ha non ! Mais je te propose d’aller boire quelque chose, pas loin...

Pendant que madame se rhabille, réajuste sa tenue et remet de l’ordre dans ses beaux cheveux, je me suis vite rhabillé et j’ai rangé le plaid à sa place.



Nous repartons, faisons une halte dans une petite auberge bien sympathique à Bléré, et finalement nous en profitons pour casser la croûte. Mais l’heure tourne.

Nous repartons et allons finalement visiter ce magnifique château de Chenonceau. Mais comme nous arrivons assez trad, le visite se fait au pas de course.

En revenant, je pose encore des questions à ma passagère, notamment sur l’homosexualité.

Elle m’explique qu’avec une femme, elle a l’impression de se glisser dans une deuxième peau, c'est ainsi qu’elle décrit ce qu’elle ressent. Que les caresses sont plus douces, moins appuyées, ou, plus exactement, appuyées au moment opportun. Elle m’explique encore qu’elle a certain rejet des hommes à cause de son mari, qui, sans être violent, était brutal, peu romantique, et qu’elle avait l’impression d’être une "salle de sports". De n’exister que lorsque lui en avait envie. D’être reléguée aux tâches ménagères et aux services sexuels. Que depuis sa séparation, car son ex était parti avec une autre femme, elle avait l’impression de revivre.

Je comprends surtout que tout ça est intimement lié. La généralisation du rejet d’un homme, mais aussi une nature, une envie, peut-être un besoin de relations saphiques.

Tout cela est passionnant, mais nous arrivons déjà à Tours. Je lui propose d’aller dîner ensemble, en espérant qu’elle refuse, ça m’évitera des explications difficiles à mon épouse. Finalement, elle m’annonce qu’elle repart le lendemain matin, en train, chez elle, à Toulouse, mais qu’elle aimerait que nous gardions contact.

Échange de numéro de téléphone, et fine mouche, elle me garantit qu’elle n’appellera pas, me laissant la responsabilité de la relation distante. En fait, elle a très bien compris que je n’étais pas seul dans la vie.

Je lui propose toutefois de l’emmener à la gare le lendemain matin, vu que son train est à dix heures trente environs.



Le lendemain matin, je passe en bas de son immeuble, sonne à l’interphone. Elle arrive avec son petit tailleur du premier jour. À nouveau, elle porte des bas, un ravissement pour moi, dont l’épouse n’en porte jamais. Nous démarrons.

Arrivé à la gare de Saint Pierre des corps, je me gare sur un petit parking. Il y a encore de la place, ça tombe bien, je me stationne dans un endroit discret, et comme nous avons un peu de temps, on s’embrasse amoureusement. Mes mains parcourent son corps, quand d’un coup, elle m’annonce :

- J’ai été dure avec toi, je ne t’ai pas remercié du plaisir que tu m’as offert.

Et dans l’élan, elle défait la braguette de mon jean. Je me démène pour faire glisser mon pantalon et mon caleçon, malgré l’étroitesse de ma place de chauffeur.

La belle se penche et avant de me prendre dans sa bouche, me dit :

- Laisse-toi faire, fais-moi confiance.

S’ensuit une pipe magistrale, divinement exécutée par une connaisseuse. Mais, la surprise aidant, je jouis assez vite dans la bouche gourmande.

La belle avale tout mon foutre, sans sourciller, sans rechigner. Il semble qu’elle aime le sperme.

Encore quelques baisers chauds plus tard, et nous allons vers le quai.

Un dernier baiser, et je vois des larmes dans les yeux d’Évelyne, elle se retourne et monte dans le train.



Nous avons une petite relation téléphonique. Je l'appelle de temps à autre, elle me dit que ses affaires vont de plus en plus mal. Son ex-mari ne veut plus payer de pension et elle se retrouve sans revenu. Je comprends, à ce message, qu'elle a besoin d'argent. Je lui propose de lui envoyer un petit chèque, mais elle refuse, la somme serait par trop dérisoire, par rapport à ses besoins.

Cependant, nous restons bons amis, et je lui promets de tout faire, pour passer à Toulouse, dès que possible.



La vie passe, un an, deux ans, trois ans, quatre, cinq… Et, si je n’oublie pas Évelyne, j’ai tout de même aussi de belles aventures extra-conjugales régulièrement.





Quelques années plus tard, ayant un job qui me permet pas mal de déplacements, je trouve l’occasion de passer près Toulouse, justement. Je reprends contact avec Évelyne, dans l’espoir qu’elle ne m’ait pas totalement oublié. Je lui demande si je peux passer la voir.

Elle accepte visiblement heureuse de me revoir.

Quand j’arrive chez elle, je suis très surpris, certes cela fait bien six ou sept ans qu’on ne s’est pas vu, mais là, j’ai en face de moi, une mamie ! C'est une femme qui a bien pris quinze ans. Elle est marquée, les jolis cheveux blonds sont devenus gris et elle commence à se rider sérieusement. Elle me raconte sa triste vie.

Elle me conte qu'elle a été follement amoureuse d'un très beau jeune homme. Elle retrouvait en lui ce qu’elle avait apprécié chez moi, mais puissance dix ! Elle raconte leurs longs câlins, les caresses, les plaisirs incroyables qu’elle a vécus avec lui, sans pratiquement de pénétration, sauf à de rares exceptions, où elle tenait à lui faire particulièrement plaisir.

Malheureusement, ce jeune homme avait contracté le sida, à se faire violer en prison, à plusieurs reprises. Elle m’avoue alors, qu’elle était, elle aussi, maintenant, séropositive. Elle me narre encore, cette lente agonie, descente aux enfers, dans laquelle elle a accompagné son bel amant. C’est extrêmement touchant.

Je compatis, mais ne peux, malheureusement, rien faire.

Elle continue en me parlant de ses soucis financiers. Elle m’avoue se prostituer pour payer son loyer, faire des passes à deux cents francs, de temps à autre.

Je comprends son infortune, ses souffrances. Je sais, pour avoir côtoyé quelques prostituées, non pas comme client, mais comme ami ou confident, même si les mots sont sûrement trop forts pour ce genre d’écoute, dans quelles affres de la vie ces femmes tombent. J’imagine cette femme, lesbienne, devant accepter de se faire pénétrer par des mecs qui ne sanctuarisent pas du tout son corps, qui la traite comme de la viande, de la chaire à plaisir, mais plaisir pour eux.

Nous faisons un petit câlin, très sobre, sans grandes effusions, sans baisers autres que tendres. Et je vois cette vieille femme, cabossée par la vie, proche du bout du rouleau, commencé à s’assoupir. Je prends donc congé, sans oublié de laisser traîner, sur sa table de nuit, deux billets de deux cents francs, petit acompte pour les beaux souvenirs qu’elle me procure.

En partant, je me promets de revenir. Ce que je n'aurais jamais l'occasion de faire, son téléphone sera coupé, par la suite, et je n’aurais plus aucun moyen de la joindre.

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